La société d'hypermédiatisation et la distorsion soi/monde

Mar 20-01-2004, 17:10

Bon, le but du sujet est de récupérer vos sentiments, idées, expériences sur un sujet qui me tracasse pas mal. Quiconque a lu Houellebecq sera facilement de quoi je parle, hélas, si cet écrivain décrit assez bien des problèmes, il ne donne pas de solution, si solution existe.

Donc, le problème, bein, c'est le suivant (je sais pas trop comment le présenter). Tout être occidental (histoire de faire simple) a été gavé durant son enfance d'images (TV, revues, parents...) montrant la réussite sociale : les belles voitures, le top model, le fric, la super baraque, les biens matériels, le super job... Arrivé à l'âge adulte, cet être (pour faire un ex.) n'a finalement pas réussi aussi bien que ce que les medias lui faisait miroiter/espérer, il a pas forcément la thune pour avoir sa super caisse, il a pas la gueule de Ken mais aimerait bien avoir Barbie...

En résumé, il n'a pas les moyens de rentrer dans le moule "super réussite", mais ne peut se contenter du moule "réussite standard" dans la mesure où il a été formaté plus jeune sur le premier moule. Moralité, il y a une distortion entre ce qu'il désire et ce que par la loi du marché il peut espérer et cette personne est donc en inéquation avec son environnement et se trouve dans une impasse.

Avez-vous déjà vécu un tel désarroi, comment effacer ce type de programmation faite à notre insu, quel seraient les autres solutions pour en sortir ?

Merci de vos réponses, @+

Mar 20-01-2004, 17:44

Pffffff!!!

C'était la question métaphysique du jour!! Laughing

Avec un peu d'imagination tu résous ton problème. Confused

Mar 20-01-2004, 18:14

Je ne me retrouve pas des masses dans ta description, mais elle décrit assez bien ce que je pense du lavage de cerveaux permanent, sauf que je ne pense pas qu'elle s'arrete aux enfants.

Pour ma part
- je suis pas ken, mais je survis (houaaa) : je m'aime comme je suis, ça prend du temps, mais ça marche à la longue
- je n'ai pas barbie : m'en fout on s'aime, et moi je la trouve merveilleusement belle (non pas de photo);

- je n'ai pas plein de sous pour la baraque, la voiture, la coke : ça me va, j'ai ce qu'il me faut, la seule chose qui me manque est le temps de tout faire
- le super job : soit on accepte ce que l'on a, soit on se bat pour le trouver, mais je la ferme, j'ai jamais eu à me battre sur ce point

Sinon un point qui me semble important : ne pas se définir par rapport au travail qui donne les sous pour rentrer dans le moule. Je me sens tres bien sans emploi (mais pas mon porte-monnaie je vous rassure) dans la mesure où ce n'est pas le centre de ma vie.

Voila
Cédric

Mar 20-01-2004, 19:27

ouah il est vachement philosophique ton probleme ghost.

Faut pas se prendre la tete comme ca (oui je sais c moi qui dit ca mais bon..);

Enfin bref pour l'instant c vrai que pour g tout ce qui me suffit (faut dire que vivre encore chez papa maman ca aide un peu);

Bon apres ca depend de tes envies aussi car c vrai que pour des personnes comme moi plutot simple j'prefere avoir une voiture qui roule que forcement une super voiture pour que tout le monde se retourne dessus quand je roule avec.

enfin moi je dis les choses materielles on s'en fous, l'important c de se sentir bien dans sa tete et d'avoir des personnes sur qui comptes et de pas perdre trop le contact qu'on elle parte loin (hein ma soeur.............);

enfin voila dans 4 ou 5 ans j'me poserais p'tet le meme pb que toi ghost mais pour l'instant ca va Very Happy

Mar 20-01-2004, 21:33

Houellebecq n'a fait que moderniser certaines théories de l'ambition, que des auteurs comme Balzac (les filles du père Goriot, Rastignac, la famille d'Eugénie Grandet, et j'en passe) ou Maupassant (Bel-Ami) avaient déjà décrites.
Je pense que l'inadéquation entre ses désirs et la réalité sera toujours présente d'une façon ou d'une autre : l'insatisfaction humaine est quasi innée ! On désire ce que l'on n'a pas, et une fois qu'on l'a, on n'y accorde plus aucune importance... C'est toute l'histoire de l'homme résumée là, et la définition même du désir.
Tout comme la notion de bonheur est entièrement subjective : chez les uns, il s'agira d'avoir une femme, trois enfants, un chien, une grande maison et une belle voiture; chez d'autres, une cabane dans la montagne, des chèvres et un pull en mouton.
Bref, Houellebecq n'a pas inventé grand-chose, en dehors d'une nouvelle formulation d'un mal-être moderne.

Je ne sais si j'ai fait avancer ton schmilblick, mais je suis moi aussi dans une période de réflexion, et j'ai l'impression de m'embrouiller, là... Confused

Je me mélange peut-être entre tes idées et les miennes... Think

Mar 20-01-2004, 22:24

Le forum sur le tir à l'arc c'est pas ici? 'scusez moi!!!

La partie de mon cerveau qui s'occupe de toutes ces questions métaphysiques, est en repos forcé pour travaux Embarassed

Pfffff..............sorti

Mer 21-01-2004, 0:06

Ghost! Reprends-toi! tu files un mauvais coton en ce moment! Un petite psychanalyse après la thérapie de groupe?

Mer 21-01-2004, 0:09

J'ai pas le temps de répondre se soir mais sa m'interresse vraiment alors je vais y réfléchire durant la journée prochaine et j'essairai de te répondre

Mer 21-01-2004, 8:27

mon petit ghost regarde tous ce que tu peux sur le zen ca va peut etre t'aider Wink

.

Mer 21-01-2004, 10:31

Tout d'abord, merci de vos réponses. Bon, hier, c'est vrai que j'avais un peu les glandes, c'est des choses qui arrivent ;);

Premièrement, d'un point de vue matériel pur (les objets quoi), ça fait un petit bout de temps que je suis plus, ou du moins un peu moins, dépendant, merci à pas de TV surtout. Donc, c'est clair que je me contre fous d'avoir la dernière caisse à la mode, et tout le tralala. J'en suis d'ailleurs à un point où je passe pour un type bizarre lorsque je dis que ma caisse de rêve pourrait être une 2cv pour aller à la plage alors que la plupart de parle de sportive et autres !!!! Ceci dit, il devient parfois difficile de trouver des gens avec qui discuter, surtout lorsque tu enlèves les sujets, voitures, gonzesses (désolé pour le terme, mais dans les discussions de gros bourrin, c'est carrément ça) et foot, à moins d'être raide-def'.

Une autre formulation du problème pourrait être: lorsqu'on se rend compte que les schémas de vie de notre société de consommation sont biaisés (ex: windows c'est de la merde, mais linux ne me convient pas tout à fait... euh, c'est un ex. à la con ça ;) ), comment trouver un nouveau schéma de vie, donc un nouveau but/(sens) de/(à la) vie. Actuellement, les seules choses qui me donnent encore un peu espoir en l'avenir reste la culture, et encore, parfois, je me dis qu'on est pas dans la merde :(

Concernent Houellebecq, c'est vrai qu'il n'a rien inventé, il a juste à peu près réussi à transposer la question dans notre temps sur une classe de gens, le cadre moyen. D’autre part, si on regarde en arrière et si ma mémoire ne flanche pas trop, dans tous les livres d'histoire, on montre le tableau de Rubbens avec trois dames potelées. Les canons de beautés seraient donc fonction d'une époque, Marylin dans les 50's, Kate Moss pour les 80's...

Il est aussi vrai que si on ne fait pas attention, même adulte, on peut continuer à être influencé, je pense d'ailleurs être aussi influençable que n'importe qu'elle personne, mais je continue à croire que c'est dans notre enfance qu'on est le plus façonné pour être réceptif, ou du moins plus facilement réceptif à telle ou telle chose.

Pour résumer le problème il est où ? C'est d'une part de se sentir complètement décalé par rapport aux autres, de pas forcément avoir des masses de gens avec qui communiquer, du moins durablement car les discussions de comptoir sans lendemain, on y arrive tous. Ca fait un peu mec qui se la pète dis comme ça, mais je ne me sens pas forcément supérieur aux autres, juste sur une autre planète. En deux mots, quand on a une certaine conscience de notre environnement, on perd une naïveté/innocence qui faisait qu'avant tout était facile (on se pose pas trop de questions quoi, d’ailleurs si on peut me dire comment on revient en arrière, merci). Donc, le problème, c'est comment vivre sans trop souffrir lorsque tout vous semble étranger (les envahisseurs sont là... mais non, j'déconne). Bon, j'exagère un peu mais c'est un peu le fond de ma pensée.

Et puis, c'est d'autre part une contradiction permanente entre cette conscience décalée du monde et la programmation qu'on a reçue qui va faire que l'on peut désirer un côté mais être repoussé par l'autre. Ex: Aimer un corps, mais être repoussé par l'esprit, aimer un esprit mais être repoussé par le corps. Et puis parfois, aimer les deux mais se rendre compte que l'on est pas vraiment compatible avec pour des raisons de plastique, de classe et autres conneries...

Donc, j’en reviens à ce que disait très justement Virgibri (chapeau sur l’action), le désir, comment désirer, comment être désiré, le tout noyé dans une sauce sociale qui bloque tout, le drame humain éternel quoi. A la limite, une compilation de bouquins (svp, si possible avec un côté optimiste) pour décanter le tout, ça pourrait m’aider. Si vous avez aussi des moyens simples de laisser son cerveau de côté, merci. Ah, oui, dernier point, ne me parler pas de psy, même si ça en relève, je n’accorde aucune confiance à ce genre de personne (professionnellement parlant).

@+
PS: Zorglub, tu peux me faire un dessin pour ta réponse ?

Mer 21-01-2004, 12:19

Désolé pour le dessin Ghost, mais mes talents artistiques sont très loin de Tigrou, Cécile et bien d'autres.

Par manque de temps, je développe un tout petit peu mon point de vue.

Justement le manque de temps m'empêche de me poser trop de questions. Le fait de trop penser au pourquoi du comment du parce que m'a toujours amener dans l'impasse. Constat que tu fais toi même. J'ai eu une période ou comme toi, j'étais en décalage par rapport à mes attentes d'adolescent. Pour éviter cela, je multiplie les activités et les projets donc je n'ai plus trop le temps de penser. Globalement, ca fait pas avancer le chmilblick mais ca évite de se prendre la tête et de se trouver dans un état de mal être. Very Happy

Désolé, je n'ai pas de réf. bibliographique, simplement une tendance au positivisme permanent (très utile en tant qu'entraîneur!).

Mer 21-01-2004, 12:54

Comme Zorglub je suis un positiviste forcené. Pour éviter ce blues que j'ai connu (à quoi je sers? quoi faire demain?) je me lance des des projets.
Au boulot, construire une super machine (enfin projet gros et complexe) et implanter une méthode de gestion d'équipe et de projet qui prenne en compte le caractere social et humain de l'entreprise, et pas uniquement sa productivité. Je suis des réunions sur cette méthode régulierement avec des personnes qui ne s'arretent pas à l'informatique ni meme à la gestion de projet mais qui débordent largement sur l'art (théatre en ce moment), la psychologie, la socio.
Par ailleurs je cherche dans le tir sportif une certaine approche personnelle de ce que j'ai compris du Zen, je vais voir à me diversifier en materiel et pratique, me donnant ainsi l'impression d'augmenter ma connaissance du domaine Arc.
Par ailleurs, je cours de site en site : le mien, celui de ma ligue, PDS2. Des projets qui m'occupent, me donnent à penser, à agir.
PDS2 par exemple me semble être une action dans le bon sens : faire communiquer les gens, leur permettre de trouver l'info.

Une goutte d'eau pour la société, mais c'est ma raison d'être (?);

Je me donne sans doute l'impression d'agir, et d'agir conformément à ma vision d'une société mailleure. Dans cette optique il est possible que je me retrouve à bosser pour des écolos ou des militants des droits de l'homme un jour.

Je continue plus tard

Mer 21-01-2004, 13:07

Bon, alors, tu demandes une petite bibliographie... J'ai toujours trouvé difficile de conseiller des gens que je ne connaissais pas vraiment, mais je vais faire au feeling, juste pour toi! Wink

Par rapport à tes préoccupations et au manque de choses auxquelles on peut se raccrocher, j'ai deux auteurs contemporains qui me viennent en tête : Christian Bobin (pas les livres les plus récents, surtout !) et Philippe Delerm. On aime ou on n'aime pas du tout, mais ce sont des auteurs "minimalistes" qui trouvent du bonheur dans les petites choses, et, je crois, vont vers l'essentiel.
Sinon, histoire de te conforter dans ce que tu penses, tu peux te plonger dans Orwell (1984), Huxley ou Bradbury. Dimension fantastique aidant, on se dit que tout cela n'est pas réel...
Et pourquoi aussi un bon Harry Potter ? Au-delà du phénomène de masse planétaire, J.KRowling a réussi à synthétiser de nombreux mythes et fantasmes propres non seulement aux adolescents mais aussi aux adultes. C'est très bien fait et ça détend.
Voilà ce qui me vient dans un premier temps. Si tu as des remarques à faire, elles seront les bienvenues : cela m'aiderait à mieux te cerner et à t'orienter peut-être vers d'autres lectures... Wink

Je vais aussi prendre le temps de te relire et de te répondre tranquillement, je crois...

PS : Une petite phrase en plus : L'action est le remède à l'angoisse.

Mer 21-01-2004, 14:26

La fuite en avant comme seule solution... C'est vrai que d'un côté vous n'avez pas tord, faute de pouvoir solutionner un problème, autant ne pas y penser... Mais bon, même si je sais que vous avez raison, pour diverses raisons personnelles et professionnelles, ce sont des solutions que je ne peux/veux appliquer. De plus, ça implique de développer une énergie considérable, d'avoir une volonté de tout les instants, chose dont je suis capable sur une espace temps donné, mais pas à long terme et lorsqu'il n'y a plus de carburant, le problème recommence et de manière plus violente qu'avant... Confused

Bon, c'est pas très optimiste tout ça...

Pour les bouquins, je vais déjà essayer Delerm et Bobin, je connais pas, mais au moins, je me ferrais une idée. Orwell, j'ai déjà lu en seconde, d'un point de vue idée, c'est bien, mais j'avais moyennement accroché. Harry Potter, ma religion me l'interdit Laughing

Mer 21-01-2004, 14:51

Je ne suis pas certain que ce soit une fuite en avant, simplement que selon (aie si je me gourre mon prof de philo reviendra, aie) Rousseau l'homme s'ennuit sans travail. Ce que je traduis par : trouver une chose à faire pour guider sa vie.
Quant à lire? Pour ma part énormément de SF/Fantasy, ce qui est dans mon cas clairement une fuite du réel dans un monde plus fun. Mais pas franchement de livre, enfin si peut être, La pierre et le sabre suivi de La parfaite lumière, qui racontent le chemin suivi par ce héro historique et mythique qu'est Musashi au japon, chemin de "jeune tete brulée" à "homme sage et grand bretteur"
Cette recherche de l'équilibre est interessante à lire, je trouve.

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