E=cap Rédacteur Age: 61 Le même depuis 34 ans Arme(s): Classique
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Être ou ne pas être ? Chacun pourra prendre un petit morceau de ce retour d’expérience…
J’ai toujours été convaincu par l’avance (à chaque époques) et de la supériorité technique pour performer ainsi qu’à une adaptation par rapport à son style de tir de son matériel
et à un réglage parfait de son arc ainsi qu’à une forme physique (cardio et jambes solides) par rapport à l’activité et pour la musculature spécifique du tireur à l’arc,
la répétition sans relâche avec un volume allant de 60 000 à 100 000 flèches par an en fonction de l’organisation de sa vie.
Donc en tant que sportif de haut niveau intégré à l’Insep, 300 flèches par jour et en ayant une activité salariale 150 flèches par jour.
Actuellement, j’aurai tendance à dire que je ne m’entraine plus, avec seulement une centaine de flèches par jour…
Je pense qu’un champion n’a pas besoin d’un marabout des boyaux de la tête, un champion est un champion !
Faire du sport, n’est pas une maladie… enfin presque… voir une drogue !!!
Désolé pour ceux qui en font commerce, surtout à ceux qui le font sans avoir tenu un arc de leur vie, et qui n’ont pas découvert tous les blocages et démons qu’un tireur à l’arc
peut trainer tout au long de sa carrière.
Il y a des techniques de relaxation, qui fonctionnent et qui n’ont pas besoin d’un psychologue pour être utilisées en tournoi, d’ailleurs très peu les mettent en pratique à l’entrainement…
Pour bien maitriser une technique, il faut s’entrainer !!!
Il fut une époque, qui n’a tuée personne, ou en minime (U15), je tirais 38 livres pour faire du FITA à 70m – 70m – 50m – 30m, puis en cadet (U18), 47 livres pour envoyer les flèches X7
en aluminium, 40% plus lourdes que les flèches en carbone, pour tirer à 90m – 70m – 50m – 30m.
Ayant une technique perfectible lié à un apprentissage erroné, utilisation des extenseurs des muscles des doigts de corde au lieu de la relaxation des fléchisseurs (la phrase qu’un entraineur
ne doit jamais utiliser, d’ouvrir les doigts pour libérer le corde…) même avec les tubes en carbone, pour compenser cet échappement perfectible,
j’ai toujours tiré autour de 48 livres en tournoi et pendant de nombreuses années 55 livres à l’entrainement.
Cette puissance excessive, j’en paie maintenant le prix avec de l’arthrose sur les doigts de corde… et pas sur les doigts de la mains d’arc,
problème qui touche essentiellement pourtant les femmes…
Donc, même si je ne crois pas aux gurus des bizarreries du mental des tireurs, tout arme confondue et pas seulement des tireurs à l’arc, je ne suis pas négationniste
et j’en ai expérimentés pas mal … !!!
Je l’ai déjà exprimé sur Integralsport, travaillant certainement beaucoup plus que les champions de mon époque, mais n’ayant jamais de récompense (championnat d’Europe ou du Monde)
en n’accrochant jamais une des 3 premières places pour partir, peut-être par manque de talent, un matin à l’Insep sur l’ancien pas de tir, l’ordinateur central a dit STOP !
Dès que je mettais la main dans le grip et les doigts sur le corde, impossible de tracter la puissance de mon arc !
Le corps tout entier refusait d’exécuter un geste pourtant répété des centaines de milliers de fois.
C’était un avertissement ! Il fallait changer de vie…
Il s’en est suivi d’une reprogrammation complète après un arrêt de 6 mois et d’un retour sur les pas de tir 2 ans plus tard avec un niveau largement supérieur à celui
que j’avais laissé sur le béton du pas de tir de l’Insep.
Donc rien n’est jamais perdu !
C’est au tireur de vouloir s’en sortir, cela vient de l’intérieur, pas besoin d’un marabout…
De la ténacité, de la persévérance, de l’exagération parfois même, cela j’en ai un plein capital, c’est ce que l’on appelle de la passion.
Je n’ai jamais eu une technique me permettant de faire 600 points en salle car pas assez régulière.
Mais approcher les 590 points et dépasser les 580 points en tournoi plusieurs fois avec du travail a été possible.
Je dirai que j’ai un socle de base à 570 points depuis toujours, score que j’ai dû faire environ 200 fois en tournoi.
Il faut toujours se trouver des excuses !!!
Il a fallu que je monte mon petit atelier et partant d’une feuille blanche, pendant cette période, finalement les choses tombent bien, j’ai eu à combattre des tennis elbow au bras d’arc pendant 2 ans
puis par compensation, au bras de corde également pendant 2 années.
S’en est suivi de 2 années de privation mondiale par les pays riches de nos libertés individuelles… soit au total 6 années sans dépasser 5000 flèches par an.
Quand l’envie et la motivation sont revenues, il fut impossible de reprendre mes branches de 48 livres !!!
Là, ce n’était pas un souci mental, mais bien un problème physique !!!
Il y a deux ans, j’ai donc décidé de reconstruire ma séquence de tir en reprenant avec 18 livres.
J’en ai déjà parlé sur FB. Avec pour objectif de monter la puissance, de 2 livres en 2 livres grâce à des paires de branches d’entrée de gamme et surtout grâce à ma poignée Gillo GT qui permet
une grande amplitude de puissance avec la même paire de branches, merci Vittorio !
Annoncer que je tire 18 livres a été difficile, c’est une question de fierté, mais passé ce truc dont tout le monde se moque, j’ai mis en place une méthode :
Chaque entrainement pour passer à la puissance supérieur doit être réalisé avec 90 % de flèches correctement exécutées.
Sinon, retour à la puissance inférieur.
Je pensais aller très vite mais deux années après, j’en suis seulement à 38 livres.
J’ai fait un essai avec 40 livres pendant un moment, mais raisonnablement pour l’instant, deux livres de moins fonctionnent mieux.
Par contre curieusement, la régularité de ma technique, c’est améliorée en approchant les 38 livres, comme si le corps avait une mémoire des fortes puissances que j’ai pu utiliser pendant de nombreuses années.
Avec très régulièrement 9 entrainements par semaine d’une centaine de flèches par séance, petit à petit le physique reprend ses droits.
Mais avec quel niveau ?
Sur un visuel à 18 mètres régulièrement, mon groupement vaut entre 570 et 580 points mais dès que j’installe une cible à la place de mon morceau de papier, je perds 1 point par flèche !!!
Dès que la note sur 10 est fixée sur le stramit, ma technique qui passe sans trop d’encombre sur un visuel, ne passe plus aussi souplement !
Car là, on ne triche plus, on peut quantifier, évaluer le nombre exact de points !
Le fameux, on est tous champions du monde sur la paille prend une fois de plus tout son sens.
C’est donc bien un souci d’acceptation de mon niveau actuel qui est en jeu.
Même à 4 mètres de la cible dans mon couloir, sur mes 35 visuels sur une feuille A4 reproduisant la visée d’une cible à 18 mètres, j’avais le même blocage, il y a encore 2 à 3 mois.
Cette étape est passée, j’arrive maintenant à avoir une visée relativement calme en faisant mes gammes et un geste qui ressemble à quelques choses, mais c’est assez récent !
Plus de 2 ans pour retrouver ce plaisir à maintenir mon grain d’orges au milieu d’une cible !
Je sais que j’arriverai à retrouver un niveau acceptable, pour moi et pour ceux qui m’observent.
C’est un long travail, ou il est impossible de sauter les étapes, certains diront détricoter les noeux au cerveau, reprendre confiance.
C’est un travail passionnant qui ne peut venir que de soi, de sa propre volonté et certainement pas d’un psychologue, mes doutes, mes craintes et mon passé ne regardent que moi !
Mais quel plaisir de pouvoir enfin me retrouver sur un pas de tir avec du monde autour de moi à me bruler les doigts sans avoir honte de mon savoir-faire et de le transmettre !
C’était dans la série « être ou paraitre»…
_________________ We never surrender! en hommage aux victimes du 13/11/2015 à Paris et sa banlieue
Dernière édition par E=cap le Lun 14-10-2024, 13:20; édité 1 fois |
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