E=cap Rédacteur Age: 61 Le même depuis 34 ans Arme(s): Classique
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Je ne vais pas décrire ma technique point par point comme une liste à la Prévert, le l’ai déjà fait ici sur Integralsport,
il y a bien des années et je doute quelle soit la même maintenant et n’intéressera pas grand monde vu mon niveau actuel…
D’ailleurs en fonction du tireur, tel ou tel placements ou éléments de la technique et son contraire fonctionnent.
Je pourrais énumérer des dizaines de détails ou l’inverse d’un point précis qui donnera le même résultat en cible, tout est une question d’adaptation, de répétition et de confiance.
A condition bien sûr, de ne pas entraver les réactions naturelles de l’arc et de laisser un passage libre pour la corde.
On peut le constater chez les grands champions et les grandes championnes, sinon, nous aurions à faire à de parfait clone…
Mais il y a un point que je veux partager, pour ne pas dire un truc qui correspond à une sensation fine, au moment où le tireur ne peut plus vraiment penser car son attention est fixée à 100% sur l’objectif.
Celle que tout pratiquant appréhende, ressent de temps en temps, même avant de devenir un bon tireur.
Cette flèche ou tout se passe comme par magie, et avant même qu’elle sorte des doigts, on sait déjà qu’elle sera au centre de l’objectif.
C’est ce qui fait la différence entre un amateur et un champion. Le champion multiplie cet instant spécial sur un très grand nombre de ses flèches.
Donc, je décris ce phénomène de la façon suivante :
Le tireur à force de répétition a mis en place des éléments techniques qui lui sont propres et qui fonctionnent avec sa morphologie et son mental.
Il ancrage sa flèche sous son maxillaire et la puissance s’annule pendant quelques secondes car il est en équilibre au niveau de la force de son arc et c’est comme si elle était bloquée, verrouillée entre ses deux épaules.
Je compare et visualise ce moment comme sur une arbalète field, ou la corde vient s’accrocher sur la noix ou avec ma machine à tirer quand les doigts mécaniques retiennent la force de l’arc, ça tient tout seul !
La puissance est donc maintenue sans effort et le tireur à 3 à 4 secondes pour placer une visée calme dans le centre de son objectif, avant de lancer le GO avec les muscles de son dos,
car sa pointe n’est qu’à un petit millimètre du bout du clicker, donc il n'y a qu’un très petit effort à réaliser pour laisser s'envoler la flèche.
Et en pleine confiance, il sait que l’échappement de la corde entre ses doigts ne viendra pas perturber le vol de la flèche vers la cible, car il a mis en place un ancrage fort et régulier, qui quoi qu’il arrive restera dans l’axe.
Il faut donc réunir et réussir à mettre en place ses deux éléments, une libération souple et régulière et un ancrage (je sais, c’est un vieux terme…) ou la puissance tient toute seule quelques secondes.
C’est toujours avec cette sensation et à elle seule que j’ai réussi certains de mes scores que je pensais impossible à réaliser. Si le tireur doit lutter à cet instant, l’exécution de son geste ne sera pas fluide.
Un tireur qui ne doute pas de son échappement et qui obtient ces quelques secondes magiques, sera toujours plus performant qu’un tireur qui n’a pas conscience de l’intérêt de la répétition de ce moment magique !
C’est qu’il n’aura pas encore mis en place les éléments pour l’obtenir.
Il n’y a pas de flèches mal tirées, il n’y a que des flèches mal préparées (Darrell Pace) !
Facile à écrire, mais pas facile à faire !
C’est un axe de travail qui revient perpétuellement dans ma façon de voir le tir à l’arc, quelque soit l’arc et la discipline.
Je l’ai eu au début de façon presque inné assez rapidement, sans trop savoir comment et pourquoi, comme par instinct.
Puis il arrive des hauts et des bas, et j’ai perdu plusieurs fois cette grâce pour ne pas dire ce graal mais comme je sais que c’est la solution pour se faire plaisir,
je travaille avec acharnement pour retrouver toujours cette sensation, qui permet d’avoir un tir calme et apaisé.
C’est la touche finale de tout travail de reprogrammation, l’aboutissement !
La puissance qui tient toute seule qui s’annule presque, une visée calme pendant 3 à 4 secondes, un échappement souple et régulier dans l’axe par une décontraction
des muscles fléchisseurs des doigts de corde.
Finalement le tir à l’arc, ce n’est pas si compliqué !!!
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