Renaud Baudrillart Rédacteur Age: 61 Inter-Activité Paris Arme(s): Classique
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C'est vrai que l'ami B a été encore plus elliptique que d'hab'. Je soupçonne qu'il parle beaucoup avec les mains, et que quand il écrit il garde les mêmes phrases. Pourtant il dit des choses pas inintéressantes, l'ami B.
@ Pat : c'est un peu de ma faute, j'ai relu ma réponse à Laurent, je n'ai pas fait dans le simple. Après on s'étonne si ça dérive
Mais en même temps, tu en demandes beaucoup : pat a écrit: | Bon, concrètement que faut-il pour la tenue de l'arc n'ai pas d'incidence sur le vol de la flèche ? | Parce que finalement, le tir à l'arc c'est essentiellement cela.
Si on va au bout de l'analyse, pour que les flèches groupent au centre de la cible, il faut que 3 choses soient faites de façon identiques d'un tir à l'autre : - mise en tension de l'arc ;
- orientation de la flèche ;
- libération de la corde. Ce que nous appelons la technique de tir n'est que le moyen de réaliser ces 3 actions, que l'on pourrait appeler les 3 contraintes fondamentales du tir à l'arc. A ces 3 contraintes s'en ajoutent d'autres :
- pour faciliter une répétition constante d'un tir à l'autre, la technique doit être -économique physiquement : moins l'archer fait d'effort, plus il a de possibilité de répéter. D'où par exemple l'intérêt de chercher un placement de l'avant-bras le plus en ligne possible derrière la flèche.
- fournir des repères d'exécution. Par exemple la main de corde doit être en contact avec le visage, sinon cela devient très complexe. - la technique doit aussi respecter le corps : elle ne doit pas abîmer l'archer, par exemple en créant des traumatismes de répétitions. Je pense entre autre à certains archers des années 70 / 80, qui avaient un mouvement de tête très important à l'armement (pas bon pour les cervicales). Le russe Youri Leontiev ou bien l'américain Jay Barr entre autres.
- enfin la technique doit respecter le règlement, par exemple la flèche ne doit jamais pointer vers le haut (un arbitre pourra nous donner la formulation exacte dans le manuel).
Le travail avec les enfants m'a amené à ajouter un dernier critère, qui est que la technique doit être adaptée aux capacités cognitives de l'archer : par exemple il est inutile de mettre un viseur à un enfant de 6 ans, il n'en comprend pas le mode de fonctionnement. Il sera plus à l'aise et aura de meilleurs résultats sans viseur.
Cela peut paraître abstrait et sans doute que cela l'est en effet. C'est un outil d'analyse que j'ai développé avec les années pour arriver à comprendre les évolutions de la technique de tir. A partir de là il est possible d'évaluer l'intérêt d'une nouvelle approche du geste. Si vous réfléchissez vous verrez que toutes nos actions techniques se rattachent à l'un ou l'autre de ces points.
Pour arriver à construire un modèle théorique il faut aussi hiérarchiser les éléments les uns par rapport aux autres et c'est là que les avis commencent à diverger.
Par exemple, pour prendre 2 éléments fortement reliés, le placement de la main de corde au visage et l'alignement de l'avant-bras de corde derrière la flèche.
Certain diront qu'il est plus important d'avoir un repère au visage facile à apprendre, donc qu'il vaut mieux placer la corde au milieu du menton, quitte à ne pas avoir un bon alignement de l'avant-bras d'arc derrière la flèche, donc effort plus important. D'autre diront que c'est l'alignement de l'avant-bras de corde derrière la flèche qui est important (recherche de l'effort minimum) et que c'est à partir de cet alignement que l'archer cherche et construit son repère au visage.
Ce sont là des choix techniques et le bon technicien est celui qui arrive à penser l'ensemble des contraintes ensemble pour en faire un tout cohérent. La difficulté de la plupart des archers et des entraîneurs est qu'ils pensent la technique comme un archipel, un ensemble d'élément sans lien les uns avec les autres. Un archer avait lancé un sujet sur les doigts du bras d'arc : cela me semble un bon exemple de ce que j'avance. Cela dit il m'arrive aussi de faire des choses de ce genre, c'est ce que j'appelle de la "technique en miettes". Parfois il n'est pas possible de faire autrement. Mais il faut toujours garder en tête que cela doit s'intégrer dans un tout.
pat, à très juste titre a écrit: | En attendant, vous pouvez recopier 25 fois le post de Coachbear, c'est l'essence de l'art  |
Là, ma p'tite Pat, tu énonces une évidence, les posts de CB sont à lire, à relire et à recopier. Je m'incline devant bien bas
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