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Tontondesof niveau 5Age: 66 ARCHERS DE BOLLENE Arme(s): Arc à Poulies
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Tout à fait d'accord ... on ne nait pas avec la connaissance du tir à l'arc, il faut bien que quelqu'un nous l'apprenne. Autant que ce soit un vrai entraineur qui saura inculquer les bases techniques et psychologiques pour bien démarrer d'une part, et passer les étapes et seuils incontournables dans la progression.
Après l'envie et le travail permettra à l'archer de se développer sans oublier de temps en temps s'il le souhaite, de prendre l'avis éclairé et éclairant du coach. _________________ In SENTINEL and THE BOSS of BOWTECH i trust  |
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Caroline.C niveau 5Age: 47 Rueil Star Arme(s): Classique
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Merci E=cap, ton commentaire est juste et ton analyse pertinente. Ca fait, quoi, 13 ans que je tire, en deux fois et je pensais que ma longue pause de 97 à 2005 allait me reconcilier avec moi meme, mais finalement le naturel revient toujours au galop. Je comprends très bien tout ce que tu dis, des hauts et des bas j'en ai eu quand j'étais gamine. Des gens qui te font confiance et qui font que tu crois que peut-être tu n'es pas si nul que tu le crois. Tout d'un coup on te fait comprendre que tu tires bien et que tu pourrais faire quelque chose, mais c'est trop tard, t'es déjà en conflit avec toi-même car on a tous des prises de tete un jour et y a personne pour t'aider à t'en sortir alors, tu remballes.
Et puis je ressors l'arc avec l'espoir d'etre suffisemment mure pour passer outre tout ça. Et oui un peu, c'est sur qu eje n'ai plus du tout la même vision du tir à l'arc qu'avant, ni les mêmes sensations, j'analyse beaucoup tout ce que je fais, alors que gamine c'était plus à l'instinct. Quand j'ai repris aussi c'était à l'instinct et puis j'essaie d'améliorer des choses, car comme tu dis, l'instinct c'est bien mais la progression elle ne vient pas, on stagne. Et hop, on change de matos pour faire comme tout le monde, on se sent plus à l'aise, tout est plus simple, eh hop on fait des scores qu'on a jamais fait de sa vie, on se met à croire qu'on a découvert un truc, et en fait, au moindre pépin, à la moindre prise de tête, à la moindre recherche inutile d'une perfection inatteignable, tout s'écroule. Dans ma technique, je suis très sur le ressenti, dans la perfection et la fluidité du geste, depuis toujours. Je n'ai pas appris le tir par la visée, je ne sais pas viser, cela me stresse de me concentrer sur mon viseur, si je vise vraiment, je ne peux meme pas laché mon tube. Ce que je veux dire, c'est que je ne peux pas faire basculer mon cerveau vers la visée, ça marche pas, c'est la panique, je vise un peu de façon incidente Je suis plus dans "je pourrais tirer les yeux fermé, je sais où tout doit être placé". Alors forcément dès qu'un petit truc est mal placé et que je suis stressée, je le sens et ça part en vrille. Et comme tu le dis si bien, c'est un cercle vicieux. Pourquoi en compet je me mets à avoir mal à mon épaule d'arc alors qu'a l'entrainement jamais, parcequ'en compet je me recroqueville et que les mauvais muscle travaillent. Et là, c'est la perte confiance totale.
Alors peut etre que j'analyse trop je ne sais pas. Mais je suis une sorte d'éponge, regarder les vidéos, essayer des choses, j'adore et j'apprends. Je n'ai pas peur d'essayer, de me viander ni d'essayer encore jusqu'à trouver ce qui me convient, je sais qu'il faut le faire. Mais étrangement, ça ne m'empêche pas de stresser ;
En tout cas, je voulais vous dire merci à tous, car après vous avoir lu, j'ai réussi à prendre un peu sur moi ce week-end à la D2. Je n'ai pas mieux tirer, j'ai compris que je n'avais pas fait une saison qui me permettait de faire plus (entrainement, technique un peu trop brouillonne en ce moment, à vouloir changer les choses, on en perd l'essentiel), mais par contre je me suis sentie bien. J'ai pas forcément réussi à ne pas attendre les 120 dernières secondes pour tirer à chaque volée car j'étais quand même un peu stressée, mais ce n'était pas grave, j'ai pas angoissée, j'y suis allée, avec de la volonté. Ca a payé car j'étias bien, c'est déjà pas mal En contrepartie, j'étais un peu moins extravertie que d'ordinaire, voire un peu détachée... mais c'est un rythme à trouver, je garde espoir.
Caro. |
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kiki32 niveau 5Arme(s): classique
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Courage Caroline, mais je pense que tu es sur la bonne voie.
Pour te rassurer, on ne tire jamais avec son cerveau, car aussi fortiche qu'on peut être on n'est pas capable de calculer mathématiquement une trajectoire ;-) Même quand on estime une trajectoire avec justesse, ce n'est jamais que le fruit d'une suite d'expériences hasardeuse et d'une "moyenne" des résultats.
Donc à part se remémorer sa séquence de tir, le cerveau qui raisonne bosse pas beaucoup
Par contre la partie affective c'est possible : rêve, stress, hargne, euphorie, confiance, doute, etc... Mais ce n'est jamais qu'un plus par rapport au tir, un plus positif ou négatif, c'est selon. Mais ce n'est pas le cerveau qui tire ;-);
En fait dans le tir on met en oeuvre la mémoire corporelle, la mémoire des muscles, la mémoire de l'équilibre, la mémoire de la posture, des gestes, etc... C'est comme la marche, tu ne te poses pas la question comment mettre un pied devant l'autre pour avancer en ligne droite sans tomber :-);
Jean-Marc notre entraineur nous avait entrainé 2 ou 3 fois avec un exercice. Un par un on devait se mettre en position devant un blason de 80cm à 10m ou 15m. Il était juste à coté de nous pour observer notre tir. Au top qu'il nous donnait on devait armer les yeux fermés et quand on le sentait on ouvrait les yeux avec un délai de 3 secondes pour affiner la visée et lacher la flèche.
Et bien je peux dire que le corps a ses repères dans l'espace car il manque jamais grand chose pour atteindre le dix.
On a aussi armé les yeux ouverts pour tirer les yeux fermés et se concentrer sur le ressenti, les muscles qui se relachent, l'équilibre, la respiration, l'arc qui vit, etc... C'est très instructif !!!
Pour la visée et bien on appelle cela le tir à l'arc, pas le vise à l'arc... D'ailleurs on peut même atteindre le dix par hasard et en tirant mal...
Pour le reste je ne te dirais qu'une chose : monter sur la 1ere marche d'un podium c'est super gratifiant, c'est booooonnnnnnn !!! Et d'ailleurs c'est sans doute pour ça qu'on nous file des coupes ou des médailles : c'est pour pas qu'on oublie comme ça fait du bien à notre ego ;-) |
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Vepir niveau 3Age: 40 Les Archers de Paris Arme(s): Classique
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Hmmm, je ne suis pas encore tireur, mais je crois avoir une idée de mon comportement, par l'exercice d'un autre art, le saxophone ce pourrait être une comparaison amusante et un peu lyrique !
Je crois qu'introverti ou non, l'important est de se sentir bien, et détendu. Dans le saxophone, un peu de stress aide à se sublimer techniquement mais il ralentit l'accès à l'état de transe (cet état où le musicien "n'est plus sur scène" n'étant accessible qu'à l'arrêt des réflexions techniques). Je pense que pour le tir à l'arc, c'est pareil, tous les moyens sont bons pour arriver à vivre son art par lui-même, et je souhaite le vivre comme cela.
De ce fait, je transcrirai mon état par rapport à la scène. Je crois qu'avant, je suis plutôt à rigoler, discuter, mais sans pouvoir me détacher ce qui va se passer ensuite. Je discute et plaisante, de façon tout à fait extravertie, mais c'est surtout pour laisser l'intérieur se concentrer sur son objectif, aussi dois-je paraître assez frivole à ce moment, inutile de me parler philosophie, tout sujet qui m'implique trop ne m'intéresse pas, la tête étant prise par la musique !
Sur scène dès le stress passé je suis du genre à remuer et vivre le moment au maximum (comme le dit Jerry Bergonzi, Saxophoniste Ténor que j'affectionne particulièrement, "The thing with jazz musicians is that they become addicted to the moment, because you really have to BE here", assimilant le jazz à du Yoga), l'accès à la transe n'est pas toujours là, mais lorsqu'il arrive, ce devient un moment exceptionnel, qui reste souvent intérieur, il n'y a plus de contact avec le public.
En ce sens je vois le tir à l'arc comme un sport tout aussi spirituel, que la musique : un instrument (Sax/Arc), un outil (anche/flèche), un bonhomme, et un objectif (musique/cible). On ne peut penser à autre chose en bandant son arc. Donc je comprends que beaucoup d'entre vous disent être introvertis lors du tir, il n'y a que vous, votre arc, et la cible. Dans l'absolu, le détachement se fait à la manière d'un drame grec, les protagonistes disparaissent peu à peu pour ne laisser qu'un seul acteur face à son "destin". L'arc est un prolongement de soi-même, la flèche notre volonté, et la cible l'allégorie du destin. C'est d'ailleurs le principe du Kyudo. On est face à soi-même et vaincre la cible est avant tout passer au delà de nos propres problèmes pour ne faire qu'un avec l'art. Je frémis d'impatience à l'idée de vivre cela avec un arc, les battements du coeur, la respiration, la tension musculaire, le vide ... C'est à la fois très calme et très carnassier comme sentiment, presque sexuel je dirais
Merci d'avoir lu mon délire ! :winner:
pour les intéressés, la video de Jerry Bergonzi sur le plaisir de jouer : http://www.youtube.com/watch?v=yY3_OdRi7Xs&feature=related |
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juandefanfan niveau 3Age: 77
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J'ai lu tous ces posts qui sont assez instructifs nous démontrant que nous ne sommes pas tous fait pareils piochant la manière de se comporter en compétition pour mieux gérer notre stress.
Il est facile de dire "Eviter de se prendre la tête", expression de NONO LARCHER, mais le fait qu'une flèche n'arrive pas dans le jaune tout en le visant et s'assurant que nous avons une parfaite position, n'est-ce déjà pas une prise de tête?
Personnellement un rien me stresse. Il est bien souvent que je n'arrive pas à placer les doigts sur la corde tellement ceux-ci tremblent car j'ai l'impression que lors des compétitions toute la salle a les yeux figé sur moi. Puis le stress disparaît tout doucement aux séries de volées et c'est toujours en deuxième série que je tire le mieux.
Je pense que le mieux à faire serait comme dit le Vice-champion du monde junior du club de Rennes, c' est de maîtriser ses émotions, chose dont je n'y arrive pas encore. |
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